Immunothérapie et triple négatif, Sabrina Koeurderose a besoin de nous

Bonjour Sabrina et merci mille fois d’avoir répondu à notre appel pour le blog.

On est ravies de recueillir ton témoignage ! Aussi rayonnante qu’inspirante, nous suivons tes aventures instagramesques depuis un long moment déjà. Maman d’une princesse, comme tu le dis si bien, fervente supportrice d’une société empreinte de sororité et #Kfighter en rémission… qui a appris récemment qu’elle était en récidive et que son cancer était désormais de stade 4, un cancer du sein métastatique, c’est pour aborder ce sujet que tu ne connais que trop bien que nous allons te poser quelques questions aujourd’hui.

Comme tu le sais, chez Keep A Breast, nous apportons une grande importance à la prévention du cancer du sein. Pourrais-tu nous expliquer comment s’est passé ce second diagnostic pour toi ? Depuis le moment où tu as compris que quelque chose n’allait pas à nouveau jusqu'à celui de l’annonce officielle de cette récidive par un membre du corps médical.

Sabrina : J’avais des migraines ophtalmiques récurrentes et handicapantes depuis juillet 2020.En septembre, j’ai passé un IRM cérébral et tout était ok. À la reprise du travail, elles se sont intensifiées, tant et si bien qu’un matin en arrivant au boulot, j’ai dû rentrer chez moi. J’étais à bout et fatiguée, j’ai alors demandé à ma mère pour rencontrer le médecin de famille en campagne. Il m’a fait faire un bilan sanguin approfondi, mes taux au niveau du foie étaient un peu élevés et il m’a aussi fait faire une analyse d’urine. J’avais aussi la sensation d’avoir mal aux reins… de ce fait ne voulant prendre aucun risque vu mes antécédents il m’a fait faire un scanner abdomino-pelvien. 1er passage dans la machine, je me rhabille et l’assistante du radiologue vient me chercher et me demande de refaire des clichés pour le haut du corps.

Là je me dis que ça ne sent pas bon... La radiologue viendra m’annoncer ensuite qu’en faisant les clichés elle a vu des nodules sur le poumon et du liquide dans ma plèvre.

Coup de massue… ça n’est pas possible, pas ça. Quand en plus tu as un grand père décédé d’un cancer du poumon, ça cogite vite et fort.

 

Et que s’est-il passé pour toi à ce moment-là ? Est-ce qu’il t’a fallu du temps avant d’accepter cette nouvelle épreuve, plus sérieuse et surtout plus complexe ?

Sabrina : Oui, je pense que j’ai eu un temps de sidération. Et puis j’ai aussi appris ensuite que les métastases ne se situaient pas qu’au poumon. Mais je n‘ai pas eu non plus trop de temps pour cette “bulle ”car il a fallu très vite réagir et prendre des décisions. Je m’étais toujours dit que si ça m’arrivait, je me dirigerais vers l'Allemagne…

 

Quelles sont les solutions qui s’offrent à toi aujourd’hui ? Est-ce que tu peux nous en parler ? Tu vas pouvoir te faire soigner en France ?

Sabrina : En France on me propose de la chimiothérapie pour un temps indéfini et pour maintenir. Mon oncologue s’est renseignée, je ne rentre pas dans les critères pour bénéficier d’essais cliniques, ni en France, ni en Belgique.

Notre espoir à nous les Triplettes (Patientes atteintes d’un cancer triple négatif), c’est l’immunothérapie et elle n’est accessible qu’en Allemagne, mais il faut la débourser et cela a un certain coût. 100 000€ étant le minimum pour démarrer le traitement.

L’immunothérapie agit de pair avec la chimiothérapie et en Allemagne est ajoutée en plus la vaccinothérapie.  L’immunothérapie stimule les défenses naturelles de l’organisme donc le système immunitaire afin que le corps se défende contre les cellules tumorales. Nous sommes un groupe de triplettes dont certaines ont déjà commencé les traitements en Allemagne et ont des résultats positifs. C’est par ce biais que j’ai connu la possibilité de se soigner là-bas et les démarches à effectuer.

Ça n’est pas une solution miracle mais c’est la seule à ce jour qui existe pour moi et je veux tout tenter pour vivre le plus longtemps possible être là pour ma fille et mes proches.

 

Ton unique espoir est donc aujourd’hui de partir te faire soigner en Allemagne pour suivre une immunothérapie. La Kommunauté sociale qui te suit s’est largement mobilisée pour te venir en aide, tu t’attendais à une telle mobilisation ? 

Sabrina : Je me savais bien entourée, famille, amis, collègues et Ksisters… Je savais aussi que je serai soutenue mais à ce point-là, non. C’est extraordinaire, les gens sont formidables, des gens que je ne connais pas me viennent en aide, proposent leurs services, mettent en place des initiatives.

Mon employeur va verser une belle somme pour ma cagnotte, tout le monde déploie des trésors d’imagination et de créativité pour faire gonfler la cagnotte.

 

Et aujourd’hui, Sabrina, elle est dans quel état d’esprit ? Tu peux nous expliquer ce qui a changé pour toi ?

La maladie m’a aidé à me poser, à poursuivre un travail d’introspection déjà entamé, elle m’a offert de très belles rencontres, m’a aidé à recentrer mes priorités, à m’écouter et à me poser.

Elle m’a permis de sortir de ma zone de confort, de réaliser des projets que je n’aurai jamais fait avant je pense...

Aujourd’hui le cancer récidive et devient donc chronique et métastatique, alors je dois à nouveau faire face et me réinventer, ne rien lâcher, trouver l’énergie pour faire entendre à nouveau nos voies de Triplettes et aller chercher les fonds pour me soigner... et je l’espère, me sauver. 

 

À toutes les femmes et hommes qui lisent cet article et qui mènent le combat contre le cancer du sein métastatique, est-ce que tu aimerais leur dire quelque chose ?

Sabrina : Prenez le temps d’accueillir ce qu’il se passe, faites-vous aider : psychologue, thérapeute, hypnothérapeute, sophrologue… tout ce qui vous fera du bien et vous aidera à cheminer sera le bienvenue. Écrivez, verbalisez, ne gardez pas en vous colère et tristesse, vos doutes et vos peurs. Ne minimisez pas vos ressentis ou vos émotions, elles sont légitimes.

N’hésitez pas à solliciter la communauté des Kfighteuses sur les réseaux, nous sommes là pour vous aider, nous sommes là pour nous entraider. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. L’espoir, pour moi, c'est déjà la moitié de la guérison.

 

Et à toutes les autres ? 

Sabrina : Palpez-vous !!! Chaque mois après les règles, on s’auto-palpe, on télécharge l’application Keep A Breast pour savoir comment faire ou on regarde un tuto YouTube. Chaque année, une visite chez le gynécologue et en cas de doute entre deux, on consulte le plus rapidement possible… Le cancer du sein se soigne mais plus il est décelé tôt, mieux c’est ! N’oubliez pas que le cancer touche aussi de très jeunes femmes et que plus nous sommes jeunes, plus il est agressif et donc il est toujours mieux de s’en rendre compte rapidement !

Merci infiniment Sabrina ! C’est tellement important pour nous de recueillir des témoignages afin de mettre en lumière le chemin de Kfighteuses pleines de courage comme toi, avec les obstacles qu’elles ont surmonté et la force que ça leur a apporté ! Tu as presque atteint les 100 000€ sur les 145 000€ dont tu as besoin pour pouvoir partir en Allemagne, mais il reste encore du chemin pour qu’elle soit complète, on vous invite toutes et tous à contribuer à cette cagnotte pour que Sabrina puisse partir se faire soigner ! La cagnotte est ici. 

On en profite pour rappeler à nos chères lectrices (et chers lecteurs) que l’appli pour apprendre les gestes de l’autopalpation est disponible sur l’App Store et le Play Store ! Alors foncez la télécharger si ce n’est pas déjà fait et sur le compte IG de Koeur de Rose si ce n’est pas fait non plus ;) 

Lorene Carpentier