Johanne defay, surfeuse engagée !

Bonjour Johanne et avant toute chose on tenait à te remercier infiniment pour le temps que tu prends pour te prêter au jeu de l’interview pour l’asso aujourd’hui !

Nº1 du surf français féminin, championne d’Europe et en pleine conquête des podiums mondiaux, ton parcours est impressionnant ! Peux-tu nous expliquer ton secret ? Une volonté de fer ? Un entraînement de titan ou simplement le talent à l’état pur ?

Johanne : Je suppose qu’il y avait un peu talent à la base. Mais le travail et la détermination sont mes marques de fabrique. Je ne peux pas parler de potion magique ou de secret… sincèrement c’est l’accumulation de choix qui font que ça a marché. Mon entourage y est aussi pour beaucoup. 

Comme tu le sais peut-être, chez Keep a Breast on promeut la prévention et la lutte contre le cancer du sein à travers la pratique du sport et des arts, est-ce que tu dirais que le sport et le surf t’apportent de la force au quotidien ? 

Johanne : Évidemment !!! Je suis une fervente croyante que le sport peut apporter santé, équilibre mental, confiance en soi, bien-être général personnel mais aussi social. Bref, je ne sais pas où je serais sans le sport dans ma vie. Le surf est avant tout ma passion, passion dont j’ai fait mon métier. J’espère aussi sincèrement pouvoir me reconvertir dans le sport en post-carrière. 

Au printemps de l’année 2019 , tes boards ont pris de jolies couleurs… une couleur qui nous tient particulièrement à cœur puisque c’est le rose. Peux-tu nous en expliquer les raisons ? 

Johanne : J’ai décidé en 2018 de peindre une partie de mes boards en rose car ma sœur a été diagnostiquée avec un cancer du sein au mois de décembre précédent. A 33 ans, après avoir fait le test génétique pour savoir si elle était porteuse du gène, le résultat était positif et au premier IRM, ils ont vu une grosseur au niveau du sein gauche. Avant qu’on ai le temps de réaliser ce qu’il se passait, elle avait déjà été opérée pour retirer sa tumeur. Ça a été un choc… un choc de voir ma soeur dans cet état. 

Pour moi, ma sœur c’est ma deuxième maman, c’est une championne, une wonder woman et ça a été dur de la voir dans cette situation. Car lorsqu’on fait partie de l’entourage, on ne peut pas faire grand chose ! Ma mère a été malade aussi quand j’avais 8 ans mais ça m’a moins marqué, je ne réalisais pas. Aujourd’hui, ça a été d’autant plus surprenant parce que ma sœur a une hygiène de vie hyper saine, elle fait du sport, elle mange bien, elle prend soin d’elle… bref on ne l’a pas du tout vu venir ! 

Tu milites contre le cancer du sein depuis et donne énormément de courage à toutes celles qui te suivent et qui se battent au quotidien, est-ce que tu voudrais leur dire quelque chose aujourd’hui ?

Johanne : Je pense que lorsqu’on est malade, il ne faut pas avoir peur de se faire aider afin de trouver des solutions pour bouger plus doucement et s’écouter lors des chimios. Je parle notamment de solutions comme le yoga, la méditation, la marche… Il est important de s’entourer de personnes qui font sourire et donnent du courage ! 

Il y a une grosse partie “mental” lorsque tu es atteinte d’un cancer. L’entourage et la pratique d’une activité douce ça calme et ça aide à être forte dans sa tête. 

Évidemment il y a des jours sans et c’est normal, c’est une longue route… Alors entourez-vous et faites vous aider. Il existe de nombreuses solutions adaptées et prises en charge ! 

Et à toutes les autres ?

Johanne : Je me rends compte avec mon expérience que ce n’est pas qu’aux autres que ça arrive… Il faut vraiment en prendre conscience. Et il me paraît important d’apporter de la conscience autour de ce sujet et éduquer les jeunes filles à l’autopalpation ou encore  télécharger l’application de Keep a Breast pour trouver toute l’information nécessaire. 

Merci infiniment Johanne pour toutes ces réponses ! Et surtout on vous souhaite bonne chance pour les JO de Tokyo pour lesquels vous vous êtes brillamment qualifiée ! 

Et à toutes celles qui n’ont pas encore téléchargé l’appli Keep a Breast… vous savez ce qu’il vous reste à faire, c’est Johanne qui le dit ;)



Lorene Carpentier