Bonjour Anne et merci beaucoup d’avoir répondu présente pour cette interview aujourd’hui ! Il y a quelques temps, tu prenais la pose pour #Art4Boobies, le temps qu’on réalise le moulage de ton buste. Peut-on te demander pour quelles raisons tu as accepté de poser pour nous ?

Anne : Je me souviens la première fois que j’ai vu ces bustes c’était lors de la compétition de surf féminine la Roxy Jam. J’avais 10 ans, je découvrais le buste peints de mes idoles, cela me fascinait. Quand Maritxu m’a proposé de réaliser mon buste j’étais alors très excitée à l’idée de vivre cette expérience.

Comment s'est passé le jour J ? Est-ce que tu appréhendais ce moment ? 

Anne : Le jour J j’ai rencontré la mouleuse, Élise Cardona, qui m’a expliqué comment ça allait se passer. Elle a superposé des bandes de plâtres qui ont séché sur mon buste pour ensuite le décoller. C’est lorsque j’ai vu mon buste terminé et démoulé que j’ai été très émue par l’importance du message de Keep A Breast : apprendre aux femmes à mieux connaître leur corps et observer leur poitrine pour prendre conscience de ses changements possibles.  

Surfeuse aguerrie, nous avons tout de suite pensé à toi car tu incarnes à merveille les valeurs de l’association. Comme tu le sais, nous œuvrons pour la prévention et la lutte contre le cancer du sein à travers la pratique du sport et des arts, est-ce que tu dirais que le surf t’apporte de la force au quotidien ? 

Anne : Le surf, et le sport en général, sont un moteur pour beaucoup de choses que j’entreprends. Le fait de l’avoir pratiqué en compétition m’a donné le goût du challenge et du dépassement de soi. Aujourd’hui c’est une passion et une réel source d’équilibre, de partage. 

Avec tes sœurs et ta maman dermatologue, tu as créé Alaena, une marque de cosmétiques bio sans “aucun ingrédient synthétique toxique”. C’est ta passion pour le surf et l’océan qui t’a poussé à développer un concept de cosmétiques ultra respectueux de la nature et de la peau ?

Anne : Oui, très certainement. Depuis notre plus jeune âge, avec mes sœurs, nous passions beaucoup de temps dans l’eau. Nous habitions juste au-dessus de la mer et nos parents nous ont mis au surf dès qu’on a pu marcher. 

C’est ma maman qui a pris conscience en premier du besoin de protéger la nature et l’océan en particulier. Je pense afin de pouvoir continuer à profiter de sa beauté mais aussi pour nous protéger. C’est elle qui nous a ensuite transmis cette prise de conscience et nous a appris à modifier nos habitudes à travers l’alimentation d’abord puis la cosmétique et notre mode de vie en général.  

Quand on a créé Alaena, c’était alors une évidence de développer des formules biodégradables, des packagings recyclables, pour avoir un impact le plus faible possible sur l'environnement.

On nous pose souvent des questions sur les soins à adopter pendant les chimios. Alors on a quelques questions pour toi et ta maman, la dermatologue Sylvie Peres. Quelle routine et produits de beauté conseillez-vous pendant un traitement aussi agressif que la chimiothérapie ?

Anne et Sylvie : Avant tout choisir des formules bio pour ne pas ajouter des ingrédients suspects de toxicité. Nous avons développé un rituel pour les peaux sensibles et agressées, sans huiles essentielles ni parfum. Nous recommandons un nettoyage doux au savon mangue & avocat visage et corps. Sur le visage, on vaporise la Brume d’Eau pour neutraliser le calcaire et le chlore de l’eau du robinet. Celle-ci peut aussi être apaisante sur les zones de radiothérapie. Appliquer matin et soir la crème hydratante peau sensible pour corriger le dessèchement et renforcer la barrière cutanée.

Avez-vous des conseils à propos des soins lavants à préférer pour une peau abîmée par les traitements ?

Anne et Sylvie : Éviter les gels douches (même bio) et huiles lavantes qui sont asséchants et irritants par la présence de tensioactifs. Préférer un savon de saponification à froid sans huiles essentielles. 

La peau subit de nombreuses agressions à cause des traitements contre le cancer du sein. Que conseillez-vous de faire si on développe le syndrome main-pied ou de l'acné, ou encore des brûlures à cause de la radiothérapie ?

Anne et Sylvie :
Pour les brûlures de la radiothérapie, notre Crème réparatrice peut être appliquée en couche fine pour accélérer le renouvellement cellulaire. Le beurre de karité, l’huile de coco ou toute autre huile végétale peuvent aussi être bénéfiques. Ils peuvent être également utilisés pour le syndrome main-pied, éventuellement sous des petits gants occlusifs.
Dans le traitement de l’acné, si la peau est mixte à grasse, malgré les traitements on va privilégier une crème hydratante régulatrice de sébum (Crème hydratante peau mixte). Multi-fonctions, la crème réparatrice pourra être appliquée ponctuellement sur un bouton enflammé pour accélérer la cicatrisation. Des bilans micro-nutritionnels sont intéressants avec apport d’omégas 3 pour réhydrater de l’intérieur. 

Merci infiniment pour vos réponses à toutes ces questions, ce n’est pas facile de savoir quels gestes faire ou réflexes à avoir lorsque la peau souffre de ces traitements agressifs. Aimeriez-vous ajouter un mot de la fin pour toutes les femmes qui se battent aujourd’hui contre le crabe ?

Sylvie : Je suis toujours bouleversée, révoltée, de voir ces victimes de plus en plus nombreuses de cette maladie où la pollution chimique quotidienne possède une grande responsabilité et que peu est fait pour la prévention. Je leur souhaite beaucoup de courage.