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Mumu, plus forte que son crabe Paulo !

Bonjour Muriel et merci infiniment de répondre à nos questions aujourd’hui !

Vous êtes une #kfighteuse un peu spéciale pour nous…  vos jolis sourires qui irradient votre compte instagram, vos posts plein d’enthousiasme et de force, vous êtes un modèle pour toute l’équipe et on en est sûres, bientôt pour de nombreuses soeurs de combat !

Ce qui nous amène aujourd’hui comme vous le savez est un sujet bien trop sérieux, c’est celui du cancer du sein et de son dépistage. On aimerait que vous nous racontiez comment s’est passé pour vous le diagnostic, du moment où vous vous êtes rendue compte que quelque chose clochait jusqu’à celui de l’annonce des résultats.

Muriel : Tout s’est enchaîné très vite. Lors d’une autopalpation dans mon lit, un samedi soir d’automne 2015, je sens une boule sur mon pectoral droit. Et là je sais. Puis gynéco dès le mardi et lors de son examen il me dit “On va pas trainer, c’est une tumeur maligne, je ne vous le cache pas madame.” On fait vite alors une mammo et écho dans la même semaine puis la semaine d’après une biopsie et 15 jours d’anapath. Le résultat est tombé le 01 décembre 2015. C’est mon médecin traitant qui a eu la lourde tâche de me l’annoncer…

Et que se passe-t-il pour vous à ce moment-là ? Il vous a fallu du temps avant d’accepter cette épreuve qui vous était imposée ?

Muriel : Je me suis sentie seule car j’ai tout caché à mon entourage. Même si je m’y attendais, ça été dur, le monde que je connaissais allait changer. J’avais peur, j’étais triste et en colère… l’annonce est tombée chez mon médecin traitant le 01 décembre et les 4 kms qui me séparaient de chez moi ont été les plus longs de toute ma vie, je pleurais à chaudes larmes et je devais m’arrêter toutes les 5min pour pas aller dans le fossé, je criais “Pourquoi ?!” et puis il a fallu l’annoncer à mon conjoint... Mais comment ? Alors que moi-même j’étais perdue comment leur dire et les rassurer, comment rester forte ?!!

Chez Keep A Breast, nous utilisons les arts et le sport comme outils de prévention et de soutien face au cancer du sein. On aimerait bien savoir ce qui vous a apporté de la force pendant votre combat, vos petits trucs à vous.

Muriel : Mon coach de vie, mon amour de conjoint qui a été là du début à aujourd’hui pour me motiver, coacher et me donner « des coups de pieds aux fesses quand il fallait » !! Ma famille et mes proches même à distance étaient là aussi.

La communauté cancer des réseaux sociaux devenue une 2ème famille, ils sont les seuls à comprendre mes maux sur mes mots, un vrai moteur d’énergie et de partage.

Puis le sport, je suis loin d’être une grande sportive mais après chaque chimio je marchais pour libérer mon corps des toxicités du traitement, et libérer mon esprit. La natation est venue après cicatrisation et après les traitements pour récupérer, ma kiné naturelle a été l’eau.

Je vous conseille de prendre soin de vous par l’alimentation, le sport, les cosmétiques, l’art… prendre cette parenthèse désenchantée comme élément déclencheur pour faire une pause dans sa vie, et ne se concentrer que sur l’essentiel. Être actrice de sa maladie, prendre des notes et poser les questions, pour ne pas subir…

Pendant votre combat, vous avez subi une opération importante, une tumorectomie. Ce genre d’intervention touche directement à ce qu’on a tendance à associer à la féminité, pouvez-vous nous raconter votre expérience de femme ?

Muriel : Mes cicatrices sont belles, je n’en ai pas honte. 10 cm le long de mon sein au-dessus de mon téton, au niveau de mon pectoral droit… et 10 cm aussi sous mon aisselle car j’ai également subi un curage axillaire complet, j’ai un petit lymphoedème mais je gère. Je ne me sens pas moins femme pour autant, je suis la Xéna, la guerrière de mon homme. Ces cicatrices, elles font partie de mon histoire, je suis fière de montrer que j’ai été plus forte que ce qui a voulu me mettre à terre.

Et aujourd’hui, Muriel, c’est une nouvelle femme ? Y a-t-il des choses qui ont changé dans votre façon de vivre et d’appréhender les choses ?

Muriel : Oui ! Je me sens plus forte et plus fragile à la fois, mais tellement heureuse. J’ai pleinement conscience de la chance d’être en vie… je profite plus et m’émerveille de simples choses même si j’ai peur parfois, la peur n’évite pas le danger alors je stresse moins pour des futilités. Je suis plus ouverte et je sais que Mon Crabe Paulo (c’est son petit nom) n’est pas venu pour rien, il fallait que je prenne plus soin de moi avant les autres… il a été mon électrochoc, on efface tout mais on ne recommence surtout pas !! 

Mon mantra : Si la vie te donne une centaine de raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons de sourire


De nombreuses femmes qui lisent cet article aujourd’hui sont ou s'apprêtent à mener le combat contre le crabe, qu’est-ce que vous avez à leur dire que vous auriez aimé lire à ce moment-là ?

Muriel :  L'autopalpation m'a sauvé, si on se connait on sait s’il y a quelque chose d’anormal. Consultez votre gynéco régulièrement... il n'y a pas de grand ou petit cancer, il y a des tas de CANCER et on en ressort jamais indemne. Gardez espoir, cette parenthèse va vous changer, prenez soin de vous c'est votre leitmotiv !!! 

Aimez, riez, vivez simplement avec les vôtres, demandez de l'aide si besoin, il y aura tjrs une oreille pour vous écouter ici sur les réseaux ou ailleurs dans les structures en région au service oncologie, demandez les infos à votre centre de soins. Ne vous jugez pas et acceptez toutes vos émotions positives ou négatives !! 

Deuxième mantra : ne juge pas chaque jour à la récolte que tu fais, mais aux graines que tu sèmes…

Et à toutes les autres ? 

Muriel : Même chose, c’est un message universel, malade ou pas !! On doit surveiller sa santé, prévenir, parler en famille… le cancer ne doit pas être un sujet tabou car savoir c’est pouvoir agir. Insistez auprès de vos spécialistes si vous sentez quelque chose de pas clair, on se connait, si je n’avais pas agi en urgence je ne serais peut-être plus là ! Mon ancien gynéco ne voyait pas la nécessité de faire des examens plus poussés, malgré mon insistance depuis mes 25 ans, il disait que ça ne se transmettait pas de père à fille. Or plus tard j'apprendrais que le patrimoine génétique c'est 50/50 (Papa/Maman)... Je suis porteuse de l’anomalie génétique du BRCA1(La blogueuse Coraline Ball nous en parlait récemment), maintenant je sais et je peux agir.


À mes sœurs de combat, ma famille, mes amis, mes anges et surtout my love qui m'ont guidé je vous aime.


Merci Muriel, on ne sait comment vous remercier ! On vous fait des tonnes de bisous et on envoie nous aussi du love à tous ceux qui vous ont soutenu. Quel courage, comme vous nous inspirez ! 

On en profite aussi pour faire écho à ce que vous venez de dire si justement, l’autopalpation est VITALE les filles !

Alors téléchargez vite l’appli gratuite Keep a Breast !

PS : Foncez toutes sur le compte IG de Muriel, il regorge de bonnes vibes comme on les aime.